UN Global Compact, ça vous parle ?

La prise de conscience par la plupart des entreprises dans le monde de leur responsabilité au niveau sociétal - la fameuse RSE, Responsabilité Sociétale des Entreprises - a été favorisée par de nombreuses initiatives visant à affirmer des valeurs fortes.

Les Nations Unies sont à l'origine dans les années 2000 d'un Pacte Mondial - en anglais, le Global Compact, c'est la même initiative -  qui incite les entreprises à promouvoir activement 10 principes généraux, et bien entendu, à les respecter et les faire respecter.

Ces 10 principes généraux sont :

DROITS DE L’HOMME

  1. Les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit international relatif aux droits de l’homme dans leur sphère d’influence ; et
  2. À veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de violations des droits de l’homme.

DROIT DU TRAVAIL

  1. Les entreprises sont invitées à respecter la liberté d’association et à reconnaître le droit de négociation collective ;
  2. L’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire ;
  3. L’abolition effective du travail des enfants ; et
  4. L’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.

ENVIRONNEMENT

  1. Les entreprises sont invitées à appliquer l’approche de précaution face aux problèmes touchant l’environnement ;
  2. À entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en matière d’environnement ; et
  3. À favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement.

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

  1. Les entreprises sont invitées à agir contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l’extorsion de fonds et les pots-de-vin.

Des principes universels, une dimension dynamique.

Ces principes sont très généraux, et couvrent un spectre très large : cela correspond à la volonté de s'adresser au plus grand nombre, d'être le plus universel possible ; au risque que certains n'y voient qu'une déclaration d'intention qui permettrait de s'acheter à bon compte une image respectable ; sans pour autant faire quoi que ce soit de concret.

Les inventeurs de ce pacte y ont sans doute pensé aussi puisqu'ils ont assorti l'adhésion d'un certain nombre de mécanismes, dont en particulier la nécessité de produire annuellement un rapport, le COP - Communication sur le progrès - qui témoigne de toutes les actions réalisées par l'entreprise pour faire progresser le respect des 10 principes du Pacte Mondial.

Cette approche dynamique se retrouve aussi dans la communauté créée avec les adhérents : il s'agit d'une communauté mondiale, organisée ensuite par pays pour favoriser les échanges entre les différents adhérents.
Des événements sont organisés, des communications à destination des adhérents les stimulent dans leurs actions en faveur du Pacte,  des rapports et analyses y compris sur la base des remontées des adhérents sont proposés.

En France par exemple, cette communauté rassemble presque 1500 entités :

Adhérer oblige à se questionner.

Pour une PME, la décision d'adhérer à ce Pacte peut être la conséquence de plusieurs facteurs : des clients eux même adhérents qui en font la promotion, un "pourquoi pas nous aussi ?", des salariés, un CSE, le staff de direction ou les actionnaires qui souhaitent que l'entreprise s'y engage.

Quelques soient les facteurs pré-existants, adhérer oblige à prendre du recul par rapport aux valeurs du Pacte : ce type d'adhésion publique est aussi une déclaration qui doit reposer sur de l'authenticité et sur la croyance que l'entreprise et son équipe ne galvauderont pas ces principes, et en seront des acteurs qui en font la promotion active.

Une PME industrielle qui fait appel à de la sous-traitance dans des pays en voie de développement devra inévitablement si elle ne l'a pas déjà fait se rapprocher de ses fournisseurs pour obtenir des garanties suffisantes quant au respect des droits de l'homme et des droits du travail.

N'importe quelle PME, avant d'adhérer, devra vérifier qu'elle s'est dotée des instances représentatives du personnel requises, qu'elle encourage ses équipes à dénoncer toute forme de corruption et de discrimination ou qu'elle s'intéresse à l'impact de son activité sur l'environnement.

C'est sans doute là la première vertu pour une entreprise qui adhère au Pacte mondial : s'obliger à prendre un peu de recul sur son fonctionnement au delà du simple prisme de la performance économique.

Ensuite, la dynamique de l'adhésion et en particulier la nécessité de publier un rapport COP impliquent un questionnement récurrent, la mise en place d'indicateurs pour suivre comment les engagements sont respectés et plus généralement une implication d'une partie des équipes sur ces sujets.
Tout cela profite à la création d'un cercle vertueux d'amélioration continue de la position de la société vis à vis des valeurs du Pacte mondial.

Lancez-vous !

Ces quelques réflexions sont issues de ce que nous avons vécu chez Takima ces derniers mois lorsque nous avons décidé d'adhérer au Global Compact UN.

Notre recul est encore limité, mais nous sommes déjà en mesure d'affirmer que cette démarche, et plus généralement l'approche RSE dans laquelle cette adhésion s'inscrit, sont bénéfiques pour des PME comme Takima.

Lancez-vous, vous ne le regretterez pas !

Liens :
UN Global Compact : https://www.unglobalcompact.org/
UN Global Compact France : http://www.globalcompact-france.org/

Olivier Duvoid

Olivier Duvoid

Paris